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Ecrire une lettre à ne jamais envoyer, imaginer la réponse que l’on aurait besoin de recevoir, écrire à sa douleur chronique… Nous vous présentons dans cet article d’autres exercices d’écriture, un peu différents du JournalSpeak ou de sortir ses poubelles mentales. Ils peuvent être extrêmement utiles pour prendre conscience plus en profondeur de certains de nos problèmes, fonctionnements et émotions.
L’objectif en les exprimant ainsi est de diminuer leur impact sur nous, et en particulier libérer une partie des tensions qu’ils créent dans notre esprit et notre corps. Ce peut être aussi l’occasion de dire enfin « virtuellement » à quelqu’un ou une situation qui nous ont blessés ce que nous avons sur le cœur. Et y trouver un peu d’apaisement. Enfin cela peut nous aider à faire évoluer notre état d’esprit et nos fonctionnements, en particulier vis à vis de la douleur chronique, ce qui nous intéresse particulièrement bien sûr.
Ecrire à ma douleur
Dans cet article, je vous partage ainsi la première lettre que j’ai écrite à ma douleur. C’est le résultat d’un travail de plusieurs semaines, en mettant à ma sauce un exercice de l’application Curable, et en m’inspirant d’une chanson australienne sur l’amygdale. L’amygdale, c’est une partie de notre cerveau qui gère certaines réponses au stress et aux émotions : une partie de notre « cerveau primitif » en très simplifié. Il ne s’agit plus ici d’écriture libre, sans filtre, mais d’un exercice de « brain retraining », de reprogrammation du cerveau. C’est aussi le début d’une nouvelle façon d’envisager notre douleur chronique. Nous entrons un peu plus loin dans les approches Mind/Body !
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Ecrire une lettre à une personne / événement
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C’est Christelle qui nous partage ce lien vers « l’exercice des lettres » de Sylviane Yung, en français. « Un exercice terriblement efficace pour évacuer stress, tristesse, colère, chagrin, culpabilité, honte, envie… « . Elle l’utilise souvent et le trouve très efficace quand elle rumine trop suite à une grosse contrariété, pour libérer les tensions et prendre du recul.
C’est un complément très intéressant au JournalSpeak de Nicole Sachs, sous une forme plus approfondie. On y retrouve l’idée d’une écriture libre, sans filtre qui aider à faire ressortir tout ce que l’on pleut bloquer plus ou moins consciemment. Mais ici le sujet est plus ciblé puisqu’on lui écrit une lettre, et on doit ensuite imaginer sa réponse. Les deux exercices lettre + réponse doivent être rédigés successivement le même jour. Il faut donc prévoir beaucoup plus de temps tranquille que les 20 minutes du JournalSpeak : 1h30 à 2h.
Jeter ou relire les lettres ?
Comme Nicole Sachs, Sylviane Jung recommande que ces lettres soient ensuite jetées, déchirées ou brûlées, en tout cas qu’elles ne devraient pas être relues par la suite. J’ai commencé à tester ces exercices, je les trouve moi aussi très utiles… et j’aimerais bien les mettre à ma sauce. En particulier ne pas jeter les lettres tout de suite mais les relire un peu plus tard. L’idée est d’essayer de comprendre nos besoins qui y apparaissent et se demander si on ne devrait pas ensuite lancer des actions concrètes pour aller vers leur satisfaction et alléger certains problèmes.
N’hésitez pas à nous partager vos retours sur cette approche pour que nous puissions un jour l’inclure dans le « programme Couleurs Chroniques »…
A qui adresser la première lettre ?
D’après Sylviane Jung, cette lettre s’adresse :
- « aux personnes avec lesquelles vous avez des problèmes (individuellement bien sûr)
- à des personnes décédées pour exprimer douleur, colère, …
- mais aussi à vos travers/défauts/vulnérabilités/, votre timidité, votre côté râleur/menteur, la partie qui fume/boit/mange trop, etc…
- ainsi qu’à tout ce «qui vous reste en travers ou représente pour vous une difficulté» (injustice, manque d’argent, l’argent, les hommes, les femmes, le travail etc…)
- à votre mari/femme/amant/amoureux/ enfin à tout »
On peut écrire une lettre différente à la même personne / problème autant de fois que nécessaire.
J’aimerais rajouter des destinataires intéressants pour Couleurs Chroniques : notre anxiété, notre douleur, notre cerveau primitif / Amygdale (voir chapitre suivant).
Comment écrire ?
« Fermez les yeux … comptez de 10 à 1 sur l’expiration … ouvrez les yeux à 1. Commencez à écrire ».
Dans la première lettre, il faut écrire comme dans le JournalSpeak, sans retenue, sans s’arrêter ni relire. Le but est de se défouler, de tout lâcher et « verbaliser les non-dits » qui nous empoisonnent l’existence : « les frustrations, peines, rages, envie de vengeance, déceptions… » On peut insulter autant qu’on veut ! Quand plus rien ne vient spontanément, on arrête.
Sylviane Jung suggère alors de mettre la lettre sans la relire dans une enveloppe que l’on ferme. Et d’écrire le nom du « destinataire » dessus : « ma jalousie / Arthur / Maman…. »
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D’après Sylviane Jung, il faut écrire la réponse immédiatement après la première lettre. Il s’agit d’écrire la lettre que nous aimerions recevoir de la personne / difficulté à laquelle nous venons d’écrire. Ce que nous aurions besoin d’entendre / lire pour être apaisé.
On procède de la même façon que la première lettre : écrire spontanément, sans réfléchir. Et on place la lettre dans une enveloppe à notre nom ensuite, sans jamais la relire. Grâce à ces exercices, on pourrait se « libérer ainsi petit à petit d’un poids énorme ».
L’idée pour nous est d’utiliser cet outil pour apaiser nos tensions, notre stress, nos émotions inconfortables. Et aussi sortir des ruminations et de l’anxiété qui peuvent à la longue amplifier notre douleur chronique.
Interroger notre rapport à la douleur
On peut aussi utiliser cette approche des lettres pour directement interroger notre rapport à cette douleur et toute la souffrance qu’elle engendre. Dans le Podcast je vous parle un peu plus des lettres que j’ai écrites avec cette approche. Enfin je vous partage dans la fin de cet article une lettre particulière, celle que j’ai écrite en suivant une autre approche Mind/Body expliquée dans l’application Curable.
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J’ai arrêté Curable aujourd’hui pour me concentrer sur d’autres supports gratuits, mais il est fort possible que je la reprenne un jour. Son principal inconvénient pour moi est qu’elle n’est qu’en anglais et basée beaucoup sur des Podcasts et enregistrements audios, donc pas toujours simple pour tout comprendre. Et je ne peux pas vous partager ce qu’elle contient en détail comme il y a des règles de confidentialité et de droits d’auteurs.
Je voudrais juste vous parler d’un des exercices qui a été le plus marquant pour moi, celui d’écrire un message à ma douleur. Cette fois ce n’est pas une écriture libre et sans filtre. Au contraire l’exercice comprend toute une méthode à suivre pas à pas. Je ne peux pas la décrire ici car il y a des droits d’auteurs, mais c’est l’idée générale qui me paraît la plus importante de toute façon.
Un rapport plus apaisé à la douleur
L’idée de changer sa façon de voir la douleur, avec plus de recul et d’apaisement, de calmer notre « cerveau primitif » au lieu de se crisper dessus et d’aggraver les choses. C’est le cœur de l’approche Mind/Body pour moi. Avoir un rapport plus doux avec notre douleur avec moins de peur et de colère, ne plus la voir comme notre ennemi.
Je ne pense pas qu’il y ait une seule approche pour écrire à sa douleur, c’est très personnel et peut évoluer avec le temps. En fait je compter écrire d’autres lettres à ma douleur régulièrement. Ce que je tiens à vous partager aujourd’hui, c’est donc ma première lettre à ma douleur. Ecrite en partant des consignes de Curable et en mettant ensuite à ma sauce, avec l’inspiration d’une chanson… Bien sûr ce n’est pas un modèle à suivre tel quel, chacun a sa propre lettre à écrire selon son histoire et où il en est. Mais je me dis que cette lettre peut vous donner des idées pour démarrer ![/vc_column_text][vc_column_text]
L’amygdale
Pour être plus précise, j’ai choisi de ne pas m’adresser à ma douleur mais plutôt à la partie de mon système nerveux qui produit ce signal de la douleur. Peu importe sa localisation réelle précise, je ne connais pas encore quelle est la structure exacte de ce « cerveau primitif ». Alors j’ai choisi de m’adresser à un personnage imaginaire, Amy, représentant mon amygdale.
L’amygdale, en très simplifié, c’est une partie de notre cerveau primitif et un des centres de gestion des émotions et du stress. Elle participe à l’envoie de messages au corps en réponse à un danger, et semble aussi jouer un rôle important dans la production des signaux de douleur. Nous y reviendrons dans des analyses d’articles scientifiques beaucoup plus « sérieux ». Pour ma lettre, je me suis notamment inspirée de cette chanson australienne sur l’amygdale : amygdala song.
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Voici la traduction de ses paroles.
the amygdala’s a button in my limbic brain
it’s really not complicated, i’ll explain:
if something happens suddenly to do me harm
my amygdala rings like a tiny alarm
L’amygdale est un bouton/interrupteur dans mon cerveau limbique
Ce n’est vraiment pas compliqué, je vais vous expliquer:
si quelque chose arrive soudainement pour me faire du mal
mon amygdale sonne comme une petite alarme
if a sabre-tooth tiger’s jumpin’ out at me
in a split second it’ll tell me to fight or flee
it gets my heart rate goin’, my oxygen flowin’
my appetite slowin’ down, my muscles growin’
Si un tigre à dents de sabre me saute dessus
en une fraction de seconde, elle me dira de me battre ou de fuir
Elle fait monter mon rythme cardiaque, mon oxygène circule plus vite
mon appétit ralentit, mes muscles grossissent
oh it’s my amygdala!
when i’m scared it keeps me prepared
thank you, my amygdala
you help me thrive, you help me survive!
Oh c’est mon amygdale!
Quand j’ai peur, elle me prépare à réagir
Merci mon amygdale
tu m’aides à grandir, tu m’aides à survivre!
well, you know how with a button, it can get left on?
my amygdala keeps signalling that something’s wrong
my feelings explode, now they’re running the show
and my brain forgets how to find its flow
Eh bien, vous voyez comment un interrupteur peut rester bloqué ?
Mon amygdale ne s’arrête plus de signaler que quelque chose ne va pas
Mes émotions / sensations explosent, maintenant ce sont elles qui dirigent le spectacle
et mon cerveau oublie son fonctionnement de base
amygdala, i have something to say to you:
there is so much more to my brain than just you!
I have a spec-tacular neocortex too
and it’s waiting here just for something to do!
Mon amygdale, j’ai quelque chose à te dire:
Il n’y a pas que toi dans mon cerveau, il y a tellement plus !
J’ai aussi un néocortex spec-taculaire
et là il attend de pouvoir faire quelque chose !
it’s where i think, am wise, am kind
it’s where i can quiet my mind
i need both of your voices so i can make choices
let’s give you a rest so you don’t feel stressed
just breathe with me now and we’ll soon be feeling our best
C’est ici que je pense, que je raisonne, je suis bienveillant
c’est là que je peux apaiser mon esprit
J’ai besoin de vos deux voix pour pouvoir faire de bons choix
Alors je t’offre un peu de repos pour que tu ne te sentes plus stressée
Respire juste avec moi maintenant et nous nous sentirons bientôt mieux
breathe with me, amygdala!
feeling calm and safe from harm
calming down, amygdala
there’s nothing to fear –
thanks! i can take it from here…
Respire avec moi, amygdale!
On se sent calme et à l’abri du danger
Apaise toi, amygdale
Il n’y a rien à craindre –
Merci! je peux reprendre la responsabilité à partir de maintenant …
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Enfin voici donc telle quelle la première lettre que j’ai écris à mon tour à mon amygdale (« Amy ») – ou plus généralement à la partie de mon système nerveux qui m’envoie un mal de tête permanent depuis plus de 8 ans maintenant.
“ Amy, je vois que tu viens de m’envoyer encore plus de douleur dans ma tête. Je comprends que tu t’inquiètes, que tu veux m’avertir et me protéger. Tu veux me rappeler à l’ordre et me faire fuir ce stress qui te fait peur. J’ai compris ton message. Je sais que je dois faire attention, ne pas en faire trop, m’arrêter à temps. Je sais que tu veux juste me rappeler de prendre soin de moi, de me reposer suffisamment, de me tenir dans une position confortable. Tu veux une vie calme, grise où il ne m’arrive plus rien de stressant. Je sais que ça part d’une bonne intention pour toi, que tu crois m’aider. Pendant longtemps j’ai subi ce fonctionnement ; ça m’arrangeait de faire l’autruche et de me cacher derrière le bouclier de la douleur pour ne pas regarder mes problèmes en face. J’avais accepté ton approche de la fuite.
Mais là je t’assure, I’m safe, je vais bien et je ne suis pas en danger du tout. Alors n’en rajoute pas s’il te plait, c’est trop, je n’ai pas besoin que tu en remettes une couche. Au contraire ça troublerait ton message et je vais finir par en avoir marre et me mettre en colère : il est hors de question que je te laisse me bloquer, ce que je suis en train de faire est trop important pour moi. J’ai trop besoin d’avancer maintenant. Je n’en peux plus de cette frustration et de cette insatisfaction dans lesquelles ta surprotection m’a emprisonnée.
J’étouffe, tu ne vois pas que tu me fais plus de mal que de bien?
Je ne suis pas fragile, je n’ai pas besoin d’être surprotégée ainsi.
J’ai accepté ma sensibilité et mes vulnérabilités. Je les aime, j’en prends soin. Elles sont mes boussoles, et non un problème ni un danger. Ce sont elles qui me font croquer la vie à pleines dents, qui la colorent magnifiquement. C’est grâce à elles que j’ai de l’enthousiasme, des projets et l’impression d’enfin être ma place, entière, de réussir.
Fais moi confiance, aide moi pour de bon, laisse moi une vraie chance de te montrer que je vais dans la bonne direction, que je comprends ce qui est bon pour moi. Je gère, je ne me mets plus en danger. Bien sur je ne peux pas tout faire parfaitement du premier coup, alors sois patiente, donne moi du temps, du courage et de l’énergie. Et surtout des récompenses, du plaisir (endorphines, dopamine, ce que tu as en stock !) quand tu vois que je fais quelque chose de bon pour moi. Arrête cette douleur, je ne veux plus fuir de toute façon. Aide moi plutôt à affronter mes peurs et à surmonter les obstacles. Redonne moi ma liberté.
Détend toi, prend du recul, délègue un peu ! Laisse moi gérer de manière plus rationnelle. Je serai à l’écoute de ma fatigue et de mes émotions, notamment ma colère. J’agirai en fonction, je ferai attention à mes besoins. Je fixerai des limites et je m’affirmerai quand ça sera nécessaire. Je vais choisir consciemment de prendre soin de moi, de mieux gérer mon temps, de me détendre régulièrement.
Et je t’assure, si je suis vraiment en danger, que j’ai besoin d’un boost pour sortir d’une situation pénible et stressante, je viendrais te voir. Et ce n’est pas de la douleur dont j’aurai besoin à ce moment là mais d’augmenter mes capacités ponctuellement pour me battre et avancer. Tu peux m’aider à cela, vraiment.
Enfin si un projet m’enthousiasme, si je suis excitée par une activité, ne panique pas, ça va, ce n’est pas dangereux pour moi. Au pire si vraiment ça t’inquiète, envoie moi juste une petite pincée de douleur et arrête la dès que je t’ai écoutée pour faire une pause, me calmer et ralentir. Mais ne me bloque plus. Je ne veux pas t’affronter mais qu’on fasse équipe ensemble, qu’on soit heureuses, fières de nous! »
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Ta lettre est vraiment très touchante.
J’ai beaucoup aimé aussi la chanson et je te remercie pour la traduction🙏🏼
Merci !