Mon témoignage reprend pas mal de billets et posts publiés ces dernières années. Je souhaite le structurer peu à peu pour lui donner plus de cohérence et suivre la trame commune à tous les témoignages de Couleurs Chroniques.

Disclaimer

Mon témoignage ne représente que mon expérience personnelle et ne peut évidemment pas valider une quelconque approche de soin, thérapie ou outil divers. J’ai mes propres biais, croyances, difficultés et environnement.

Ce qui a marché pour moi peut être totalement inefficace pour d’autres personnes, voir nocif. C’est votre responsabilité de choisir parmi ce qui m’a aidé – et m’aide encore ! – ce qui pourrait vous être utile à vous aussi et de prendre toujours un avis médical avant de le tester. 

En pratique – Psycho

(extrait de l’article Comment les psychologues peuvent aider à traiter la douleur chronique publié en 2022)

Aucun doute, les facteurs psychologiques ont participé à la mise en place et la chronicisation de mes céphalées de tension. Et les différents thérapies et outils psychologiques que j’ai utilisés depuis plusieurs années m’ont énormément aidée à me sentir beaucoup mieux et reprendre confiance.

Bien sûr chaque personne est différente, ce qui a marché pour moi ne marchera pas forcément pour une autre personne. Je partage donc mon expérience uniquement pour donner des exemples de ce qui peut être essayé, testé. A chacun de voir ce qui lui parait adapté à sa situation propre… Et bien sûr demander l’avis d’un professionnel compétent, certains outils et thérapies peuvent se révéler contre-productifs voire nocifs.

Première psychothérapie

J’ai été suivie par une première psychologue française en 2018, absolument pas formée sur la douleur. Mais ça a été une étape fondamentale pour moi. Elle m’a appris à prendre du recul sur mes céphalées de tension et à croire de nouveau que ma vie n’était pas foutue. Je n’allais en effet pas bien à l’époque – c’est ce qui m’a poussée à consulter. J’avais abandonné l’idée que les médecins allaient me guérir après des années d’examens, de consultations et d’espoirs déçus. Pour moi j’avais un sérieux handicap à vie, et ça m’angoissait et me déprimait. 

Elle m’a fait prendre conscience que je pouvais encore prendre du plaisir dans la vie, que j’avais encore le droit à avoir des rêves, des activités. Que je méritais une vie belle, riche, pleine de couleurs ! Elle m’a aussi fait travailler sur des problèmes de fond dans ma vie que la douleur avait éclipsés : j’utilisais clairement mes céphalées comme un bouclier pour ne pas les regarder. Apprendre à écouter mes émotions, comprendre mes besoins, me responsabiliser et m’affirmer… 

Méditation de Pleine Conscience

A cela s’est ajoutée la Méditation de Pleine Conscience, grâce à une application, Petit Bambou, et surtout un livre de Christophe André : « Méditer jour après jour » et son CD de 10 méditations. Elles sont encore aujourd’hui mes méditations préférées.

Celle sur la douleur a été très importante pour moi au début. C’est elle qui m’a amenée à l’idée d’accueillir la douleur sans lui laisser prendre toute la place. Voici le lien pour que vous puissiez juger : il y a un air de Somatic Tracking ! Cette méditation propose d’observer ses sensations et d’amener sa respiration à l’endroit douloureux – j’ajouterai juste aujourd’hui de se rassurer avec compassion que cette douleur est sans danger. Elle amène aussi à prendre conscience de ses émotions et de ses pensées, qui pourraient ajouter de la souffrance si on n’y fait pas attention…

J’allais déjà mieux ! Et je suis partie aux USA…

Curable

Là j’ai découvert – grâce à une pub Facebook!- l‘application américaine Curable. Elle m’a très vite enthousiasmée et ça a été le début de Couleurs Chroniques… Toute la partie « éducation », avec beaucoup d’informations de neurosciences et de psychologie m’a passionnée. J’étais abasourdie de ne jamais avoir entendu parlé de ça, et à quel point ça a changé ma vision de la douleur : la douleur n’est pas dangereuse en elle même. Et le cerveau peut se tromper en envoyant ce signal d’alarme : il n’y a pas de danger réel dans mon corps. En fait ça a confirmé par la science ce que je pressentais déjà depuis quelques temps : que mes céphalées étaient comme un chien de garde surprotecteur qui aboierait pour rien…

Brain retraining et travail sur soi

Les exercices de reprogrammation du cerveau « Brain Retraining » de Curable m’ont aussi été utiles, comme la manière dont je pense et parle de ma douleur. 

Curable m’a aussi amenée à faire un vrai travail psychologique sur moi même, en particulier les exercices d’écriture sur les périodes stressantes de ma vie ou le perfectionnisme, le « pep-talk » à mon système nerveux hyperprotecteur, les méditations sur les émotions et comprendre ce qu’elles veulent dire…

Tout ce travail a débouché au bout de quelques mois sur quelque chose de très concret : j’ai surmonté ma kinésiphobie et très progressivement réussi à bouger ma tête dans tous les sens, repris le vélo, fait des exercices de cardio sans peur – et sans augmentation de ma douleur.

Dan Buglio, Alan Gordon et The Way Out

Je me suis alors intéressée à toute l’approche MindBody américaine, en particulier sur les réseaux sociaux. Cet article que j’ai écrit en 2022 en donne des exemples.

J’ai trouvé particulièrement utile la chaine YouTube de Dan Buglio avec ses petites vidéos quotidiennes. Ce coach a su évoluer en même temps que les connaissances scientifiques tout en donnant des conseils clairs et pragmatiques.

J’ai ensuite étudié avec beaucoup d’attention le programme Pain Recovery en 21 étapes d’Alan Gordon et son livre The Way Out. Une mine d’outils psychologiques que j’ai essayé de mettre en pratique. Et ça m’a aidée à faire un pas de plus pour aller mieux. Mais seule je sentais que je n’allais pas au bout de tout ça. Comme dit Alan Gordon, c’est comme se couper les cheveux soi même, je manquais de recul et de compétences.

Travailler avec une psychologue sur mon impression de sécurité et mes conditionnements

J’ai découvert avec joie que mon assurance santé américaine couvrait un certain nombre de séances avec un psychologue, et j’ai conscience que j’ai eu énormément de chance pour cela. Pendant 3 ans, j’ai travaillé avec une psychologue américaine formée non pas contre la douleur mais contre l’anxiété : c’est très proche, l’objectif est de reprendre confiance et de se sentir en sécurité !
 
The Way Out m’a en effet invitée à observer ce qui me mettait en insécurité dans mon quotidien, c’est à dire ce qui met mon système nerveux en hypervigilance. J’ai pris conscience que ce sont très souvent des « broutilles » sans danger réel. Mais pourtant le conditionnement est là, inconscient et il est très difficile de le modifier.
 
Ma psy m’aide à comprendre d’où ça vient, et c’est à chaque fois lié à un mécanisme de survie qui a été utile à un moment difficile de ma vie. Et qui est resté, même si aujourd’hui il n’est plus pertinent, voire nocif. On travaille donc à changer concrètement ces conditionnements, notamment par des outils de la Thérapie Comportementale et Cognitive. Et ça marche, même si ça prend du temps !