Alan Gordon nous invite à cultiver l’Empowerment, le contraire de la peur. Il n’y a pas de terme équivalent en français, certains utilisent « capacitation » ou « autonomisation », mais aucun de ces termes ne me paraissent porter le sens adéquat. Ce mot est en lui même tout un concept mêlant la revendication de ses droits et du contrôle de sa propre vie à l’acceptation de soi, la responsabilisation et la confiance en soi. Alan Gordon insiste sur le côté positif de cet état d’esprit / attitude et parle même de courage joyeux, de détermination enthousiaste.
On est donc assez loin du terme « autonomisation » du ministère de la Culture français et du « Processus par lequel un patient est amené à renforcer sa capacité de décision et d’action en vue d’acquérir une meilleure autonomie dans la gestion de sa santé » .
L’Empowerment est un élément essentiel quand on décide de prendre soin de soi. C’est s’écouter et se connaitre, prendre le pouvoir sur sa propre vie, assumer ses responsabilités et ses choix, avoir du courage dans les épreuves… Pour en savoir plus, je vous invite à lire cet article de Madmoizelle, qui utilise le terme « empouvoirement », et à écouter cet audio de Radio Canada. Avant un prochain article dans Couleurs Chroniques, car l’Empowerment va devenir un des gros dossiers du site internet…
Cliquez ici pour retrouver la version originale de cette étape écrite par Alan Gordon.
Photo par Miguel Bruna sur Unsplash[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]
Jour 14 : Cultiver l’Empowerment
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(Traduction littérale du texte d’Alan Gordon)
Jusqu’à présent, nous avons passé en revue deux techniques pour vous aider à désactiver les signaux de danger de votre cerveau : le Somatic Tracking et l’Apaisement Cognitif. Ces deux techniques communiquent un message de sécurité.
Mais il existe un autre moyen de surmonter la peur : développer un sentiment d’Empowerment. Lorsque vous êtes « empowered », vous vous sentez confiant, capable et fort. Vous croyez que vous pouvez surmonter les obstacles. L’Empowerment est en fait le contraire de la peur.
Il n’y a pas de montagne assez haute…
Vous vous souvenez peut-être de Christie, l’une de nos thérapeutes, présente dans la 5eme étape du programme ? Aux alentours de ses 20 ans, Christie a souffert de douleurs handicapantes aux jambes. Depuis qu’elle s’était rétablie, elle avait pour objectif de courir un semi-marathon, juste pour se prouver qu’elle en était capable.
Elle avait choisi une épreuve au début de cette année et s’est préparée minutieusement : elle a établi un planning d’entraînement strict, modifié ses horaires de sommeil et fait le plein de glucides. Elle n’a fait qu’une erreur : elle a oublié de se renseigner sur la course.
Lorsqu’elle est arrivée à l’épreuve, elle a été prise d’angoisse en découvrant le slogan de la course : « La Jolla Half Marathon – We Eat Hills for Breakfast. » = « Semi-marathon de La Jolla – Nous mangeons des collines au petit-déjeuner ».
Durant tous ses mois d’entraînement, Christie n’avait pas gravi une seule colline !
La course a commencé et la panique s’est installée en elle. Elle a été bombardée de pensées de peur :
« Est-ce que je vais être capable de finir ? »
« Et si je m’effondre ? »
« Pourquoi en ai-je parlé à tout le monde dans ma vie ? »
Vingt minutes après le début de la course, elle a vu la première colline approcher… et celle-ci était presque comiquement raide. Et quelque chose a changé en Christie. Elle est devenue déterminée, enthousiasmée par ce défi. Elle a saisi l’opportunité de voir de quoi elle était faite.
Et elle a couru.
Pour voir la photo de Christie pendant la course : c’est ici.
Christie a pris une attitude d’Empowerment ce jour-là. Lorsque vous êtes « Empowered », vous faites quelque chose avec une détermination enthousiaste malgré les obstacles. Et cela peut complètement changer votre relation avec la peur.
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Empowerment et indépendance aux résultats
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Il y a quelques années, j’ai développé une douleur au talon. Je ne me souvenais pas l’avoir cogné, et il n’y avait pas de bleu, mais c’était incroyablement sensible. Marcher était si douloureux qu’il m’était difficile de ne pas boiter.
Après quelques jours, j’avais rassemblé suffisamment de preuves pour savoir qu’il n’y avait rien qui n’allait pas physiquement chez moi, mais je ressentais toujours de la peur.
Sachant que ma peur de la douleur était la chose même qui maintenait mes signaux de danger activés, j’ai décidé de faire quelque chose contre ça. Je suis sorti dehors et j’ai commencé à marcher dans la rue.
Je n’essayais pas de me débarrasser de la douleur, mon objectif était d’affronter la peur.
A chaque pas, la douleur augmentait. Les pensées de peur aussi :
« Et si ce n’était pas de la douleur neuroplastique (TMS : The Minbody Syndrome) et que je finissais par me causer des dommages permanents ? »
« Et si c’était l’un de ces bleus que vous ne pouvez tout simplement pas voir ? »
« Le cerveau est-il même seulement capable de provoquer autant de sensibilité douloureuse? »
Dans ces moments là, nous avons tendance à réprimer notre ressenti, à crier après la peur ou à nous forcer à la traverser, en nous faisant violence. Mais souvent, il ne s’agit que de la pression que nous mettons sur nous même qui est de retour, s’est faufilée par un nouveau chemin.
L’Empowerment implique, lui, un sentiment de joie, et non de frustration ;
un sentiment de libération, et non de tension.
Alors je n’ai pas repoussé la douleur, je l’ai invité à entrer. J’ai dit avec un sentiment positif d’enthousiasme « vas-y, augmente la douleur autant que tu le souhaites. » Et je le pensais vraiment ; ça me plaisait de prendre une attitude aussi provocante. J’étais enthousiaste que la douleur ne dicte plus mon humeur – la laisser augmenter, diminuer, faire ce qu’elle veut. Je me sentais « empowered », et quand on est « empowered », il n’y a pas de place pour la peur.
Et est-ce que ma douleur avait disparu à la fin de la marche?
Cela n’a pas d’importance, parce que j’avais atteint l’indépendance aux résultats. Et lorsque vous êtes vraiment indépendant aux résultats, la douleur a perdu son pouvoir sur vous. Et ses jours sont comptés.
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Embrasser la peur
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Si vous voulez vaincre la peur de voler, vous devez monter dans un avion – vous ne pouvez pas le faire depuis le sol. Si vous voulez surmonter l’anxiété sociale, vous devez interagir avec des gens – vous ne pouvez pas le faire depuis votre maison.
La seule façon de changer notre relation avec la peur est de s’exposer. En nous exposant à des stimuli qui nous inquiètent tout en adoptant un état d’esprit d’Empowement, nous pouvons changer nos voies neuronales.
J’imagine qu’en ce moment la plupart d’entre vous avez des sentiments assez négatifs à propos de votre douleur. Vous êtes frustré, énervé quand elle est là, vous avez peur que cela empire et vous redoutez qu’elle revienne quand elle est partie.
Mais la douleur est une opportunité.
C’est quelque chose qui suscite un sentiment de peur. Et plus nous ressentons de la peur, plus nous sommes capables de changer notre relation avec elle.
Pour voir le dessin humoristique original : ici
Je vous invite donc à commencer à changer votre attitude envers la douleur. Que ce ne soit pas quelque chose à repousser ou à éliminer, mais plutôt quelque chose à embrasser.
Cela peut sembler contre-intuitif d’aller à la rencontre de la chose même que vous avez passé des années à fuir, mais c’est ça l’Empowerment. Vous ne pouvez pas contrôler votre douleur, mais si vous changez la façon dont vous la regardez, elle ne vous contrôlera pas non plus.
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