Alan Gordon insiste sur l’importance d’amener de la joie dans notre vie, de suivre ce programme avec légèreté, sans pression. Le désespoir, le combat, les attentes, l’urgence à se débarrasser de la douleur sont contre productifs et maintiennent notre système nerveux en alerte.
La joie est une émotion de base, elle se ressent dans notre corps. Et notre corps peut aussi aider à la provoquer, la renforcer… Vous pouvez vous amuser à essayer de sourire « à la Duchenne » pour voir si ça a un effet sur vous !
En parlant de joie… Je vous propose de participer à une Playlist Couleurs Chroniques publique « Joy » sur YouTube, où chacun peut ajouter les musiques qui lui donnent le sourire.
Photo par Omid Armin sur Unsplash
Vous pouvez retrouvez l‘intégralité du programme écrit par Alan Gordon ici, et là la version originale de l’étape 20.
Etape 20 - Embrasser la Joie
(Traduction intégrale du texte d’Alan Gordon)
Chaque année à l’UCLA (Université de Californie – Los Angeles), il y a un événement appelé « Spring Sing » (le concours de Chant du Printemps). 5000 personnes s’entassent dans un stade pour regarder les étudiants concourir dans différentes catégories de chant.
Pendant trois ans, mes amis et moi avons eu la responsabilité d’écrire des petits sketchs pour animer les passages entre les parties du concours. Nous avons écrit des chansons parodiques décalées comme « Roommate from Hell », « Three Finals in One Day » et la encore controversée « Sorority Song ».
C’était TELLEMENT amusant !
Suite à une séquence d’événements improbables, nous avons réussi à transformer ce passe-temps en un vrai emploi. Les universités ont commencé à nous payer pour écrire et interpréter des chansons comiques lors de leurs événements.
Cela semble être un rêve devenu réalité, mais ce ne fut pas le cas.
C’était devenu un concert rémunéré. Et cette chose que j’aimais tant avant et que j’avais fait avec liberté et légèreté, était devenue imprégnée de pression, d’urgence et d’attentes. Au bout de deux ans, j’ai abandonné. La joie était partie.
Le moteur du changement
Nous avons discuté de beaucoup de techniques au cours de ce programme : le Somatic Tracking, communiquer des messages de sécurité, adopter une attitude d’empowerment, etc.
Lorsque vous avez commencé à mettre en œuvre ces techniques, y avait-il de la joie derrière vos actions ? Ou était-elles remplies de pression, d’urgence et d’attentes ?
Il y a un paradoxe étrange lorsqu’on essaie de surmonter nos symptômes : le simple fait d’essayer de s’éloigner de quelque chose peut activer des signaux de danger dans notre cerveau. Ainsi, en essayant d’échapper à un état douloureux, nous générons souvent l’énergie même qui cause la douleur.
Les techniques peuvent être utiles, mais elles importent moins que l’énergie derrière les techniques : y a-t-il du désespoir derrière vos paroles ? Y a-t-il une urgence derrière vos actions ? Y a-t-il des attentes sur un résultat souhaité?
Ou, y a-t-il de la légèreté dans votre comportement? Y a-t-il de l’enthousiasme à adopter la confiance et l’espoir ?
Y a-t-il de la joie ?
En bref : fuyez-vous quelque chose ou courez-vous vers quelque chose ?
Joie de Vivre
« Eh bien », dit Winnie L’Ourson, « ce que j’aime le mieux… » et alors il dut s’arrêter pour réfléchir. Parce que même si Manger du Miel était une très bonne chose à faire, il y avait un moment juste avant de commencer à manger qui était encore meilleur, mais il ne savait pas comment l’appeler.
Le terme « Joie » peut signifier différentes choses pour différentes personnes : cela peut vous faire penser au plaisir, cela peut vous faire penser au bonheur, cela peut vous faire penser à un film décevant de Jennifer Lawrence (ils ne peuvent pas tous être gagnants… )
Mais la joie est une émotion.
C’est une sensation physique que nous ressentons dans notre corps. Pour la plupart des gens, ça fait du bien. Pour certains, cela fait peur (car il peut y avoir la crainte que la joie disparaisse.)
De manière générale, c’est une sensation qui se situe à l’autre extrémité du spectre du désespoir, de la pression et de l’urgence. C’est le genre de chose vers laquelle nous pouvons graviter, au lieu de nous en éloigner.
Cela soulève la question suivante :
La joie est-elle quelque chose que nous pouvons générer ?
En fait, oui !
Histoire de la joie
Guillaume Duchenne était un neurologue français du XIXe siècle. Il a découvert de nombreuses maladies, inventé l’électrothérapie et réalisé la toute première biopsie… mais dans son temps libre abondant, il a étudié l’expression émotionnelle.
Duchenne a identifié un type de sourire spécifique, qui n’impliquait pas seulement les muscles autour de la bouche, mais aussi les muscles autour des yeux.
Prenons comme exemple Julia Roberts, propriétaire de l’un des sourires les plus célèbres au monde :
Elle sourit sur les deux photos, mais sur celle de droite, les muscles de sa bouche et de ses yeux sont sollicités.
On a découvert que lorsque les gens sourient de cette façon, de la dopamine et de la sérotonine sont libérées dans le cerveau. Ces neurotransmetteurs sont associés au fait de se sentir bien.
De toute évidence, la joie peut conduire au sourire, mais le fait de sourire peut en fait réellement conduire à la joie.
Dans une étude à l’université de Berkley, des chercheurs ont demandé aux participants de sourire avec la bouche et les yeux. Ils ont trouvé que ce « sourire Duchenne » était si efficace que 95% des personnes qui l’ont utilisé ressentaient alors une joie authentique.
Cela ne veut pas dire que vous devriez vous promener avec un grand sourire sur votre visage tout le temps, mais cela peut être un exercice efficace pour vous entraîner à renforcer, aiguiser l’émotion de la joie.
Aller à la rencontre de la joie
La douleur chronique est épuisante. Lorsque vous avez en permanence mal au dos, à la tête ou à l’estomac, tout prend plus d’énergie.
Pendant les périodes où vous n’avez pas de douleur ou que votre douleur est réduite, les choses sont tellement plus faciles.
Évidement, ce serait stupide de dire à quelqu’un « ne vous souciez pas de vous débarrasser de votre douleur », car comment peut-on ne pas vouloir se débarrasser de quelque chose d’aussi handicapant ?
Je ne vous suggérerai donc pas de ne pas essayer de vous débarrasser de votre douleur. Parce que vous ne pouvez pas ne pas essayer.
Mais je veux que vous voyez si vous pouvez faire autre chose. Portez votre attention sur votre corps quelques instants. Inspirez, et ressentez la sensation physique de l’air qui entre et qui sort.
Prenez un moment en même temps que vous lisez cette phrase, et prenez de nouvelles inspirations et expirations profondes… voyez vraiment si vous pouvez ressentir la sensation de la respiration lorsqu’elle entre et sort.
Maintenant, faites un grand sourire, avec votre bouche et vos yeux.
Peut-être que ce GIF peut vous aider.
Et pendant que vous inspirez et souriez avec ce grand sourire à la Julia Roberts, que ressentez-vous à l’intérieur de votre corps ? Soyez attentif à toutes les sensations qui apparaissent… quelles qu’elles soient.
Et prenez un moment ou deux, avant de continuer à lire, pour simplement observer.
À cet instant-là, vous n’étiez pas en train d’essayer de vous débarrasser de votre douleur…ni de la fuir, vous alliez à la rencontre d’une sensation, avec curiosité et ouverture d’esprit.
Les nombreuses fois où nous nous retrouvons à essayer de nous débarrasser de notre douleur – avec force, lutte, pression – c’est simplement la conduite naturelle d’un organisme qui est dans un état de souffrance. Et ça va arriver.
Mais ce sont ces autres moments – ceux où nous gravitons vers la joie, ceux où nous embrassons avec enthousiasme l’Empowerment, ceux où nous avons comme objectif authentique de calmer notre cerveau primitif – ce sont ces moments-là où nous avançons vraiment de quelques pas vers l’allègement de nos symptômes.
Comme Plum l’a brillamment dit dans les commentaires de l’étape 17, « On surmonte la douleur par hasard, sur le chemin de la création d’un écosystème cérébral plus heureux et plus sain. »