[vc_row][vc_column][vc_column_text]Voici la traduction française de la partie 4/21 du Programme « Pain Recovery ». Alan Gordon nous y explique que la peur est le carburant de la douleur. La compréhension que la douleur n’est pas dangereuse et l’indifférence aux résultats peut rompre ce cycle Peur – Douleur. La version originale de cette 4eme étape du programme est en libre accès sur le site TMSWiki à cette adresse.
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Ma petite victoire (par Muriel)
Cet épisode est particulièrement important pour moi car il reflète mon expérience personnelle. Je peux ainsi témoigner que cette approche m’aide réellement. Je détaillerai dans le Podcast mais voici déjà un petit résumé.
J’étais complétement bloquée dans mes mouvements de la tête car j’avais peur que mes céphalées constantes s’aggravent. Pire que Felicia, je dirais que j’étais à 10% (voir la vidéo pour comprendre…). Grâce à l’application Curable (dont Alan Gordon est l’un des conseillers scientifiques), j’ai compris qu’il n’y avait rien de dangereux dans ces mouvements. Pire que c’était le blocage en lui même le plus dangereux pour mes muscles, comme mon médecin m’en avait alors alertée.
Avec un « entrainement » progressif très doux, j’ai retrouvé la mobilité de toute ma tête. Il a fallu 2 mois d’exercices quotidiens, ça n’a vraiment rien eu de magique. Mais quel bonheur le jour où je n’ai plus eu du tout peur de bouger ma tête comme je le voulais. J’ai pleuré de joie, comme Felicia dans la vidéo…
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Etape 4 : Rompre le Cycle de la Douleur (par Alan Gordon)
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« Ma nièce de deux ans est incroyablement turbulente. Le jour où elle a appris à marcher, elle a appris à courir ! Et depuis, elle court tout le temps. C’est la Forest Gump des tout-petits.
Mais parce que son ambition dépasse son niveau de coordination, elle tombe souvent. Et il y a un moment juste après qu’elle soit tombée où elle vous regarde et attend de voir comment vous réagissez, pour ensuite déterminer ce qu’elle ressent.
Si vous courez vers elle, inquiet, préoccupé, en lui demandant avec anxiété si elle va bien, elle se mettra à pleurer… convaincue alors qu’elle a dû subir une forte chute. Si au lieu de cela, vous dites calmement: «Hé, c’est juste un petit trébuchement», elle se remet debout et court avant même que vous ayez fini votre phrase.
La façon dont vous réagissez renforcera soit une impression de danger, soit une impression de sécurité.
La peur derrière la Douleur
La douleur est un signal de danger. Et dans le cas de la douleur des voies neuronales, la façon dont nous réagissons détermine si ce signal reste allumé ou s’éteint. Lorsque nous réagissons à la douleur par la peur, cela renforce l’impression de danger et la douleur persiste.
La peur est le carburant de la douleur.
[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]Si vous surmontez votre peur, cela désactive vos signaux de danger et la douleur s’arrête. Donc, en vérité, ce n’est pas un problème de douleur que vous avez, c’est un problème de peur. La douleur n’en est que la conséquence.
Bien sûr, surmonter la peur de votre douleur est bien plus facile à dire qu’à faire. Il est difficile de ne pas avoir peur de quelque chose qui est si intrinsèquement effrayant. Mais c’est l’objectif, et c’est l’une des choses sur lesquelles nous allons travailler au cours des prochaines semaines.
Il y a quelques mois (en 2017), Howard Schubiner et moi avons fait une formation /un atelier ? dans le Michigan. Nous voulions faire une démonstration en live/direct/réel avec quelqu’un pour montrer la relation entre douleur et peur. Une infirmière, nommée Felicia, s’est portée volontaire. Felicia souffrait de douleurs chroniques dans la nuque depuis 20 ans. Et pendant 20 ans, elle avait interprété cette douleur comme dangereuse. Au bout de quelques minutes, Felicia a pu éliminer sa peur autour de la douleur, et la douleur a disparu.
Voici une vidéo de cette séance en live :[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_empty_space height= »70px »][vc_column_text]
Démonstration en Live : Reconditionnement sensoriel
[/vc_column_text][vc_single_image image= »2277″ img_size= »large » alignment= »center »][vc_video link= »https://youtu.be/VhGHUxzpo1c »][vc_column_text css= ».vc_custom_1620433305173{padding-top: 40px !important;padding-right: 40px !important;padding-bottom: 40px !important;padding-left: 40px !important;background-color: rgba(93,33,94,0.09) !important;*background-color: rgb(93,33,94) !important;} »](Vidéo extraite de la conférence médicale : « au delà de la gestion de la douleur »)
Alan Gordon (A) : Ça fait mal quand vous tournez la tête?
Felicia (F) : Quand je suis dans la voiture, oui, souvent.
A : Quand vous êtes dans la voiture ?
F : Oui surtout, mais aussi en ce moment en fait. Cela limite mes mouvements. (hésitations...). Mais le pire c’est quand je suis en voiture.
A : D’accord. Depuis combien de temps cela vous fait-il mal de tourner le cou?
F : 20 ans.
Rien de structurellement dangereux…
A : 20 ans. Avez-vous eu des expériences au cours de ces 20 dernières années de pouvoir tourner la tête sans douleur?
F : Oui.
A : ça vous est arrivé, d’accord. Si vous avez une blessure structurelle, si vous avez une jambe cassée, cela fait mal à chaque pas que vous faites. Cela ne peut pas, vous voyez, faire mal pendant trois blocs (1 bloc = distance entre deux rues aux USA) et ensuite être bien pour les trois blocs suivants. Donc le fait que parfois vous êtes capable de tourner la tête sans avoir de douleur est la preuve qu’il n’y a rien de structurellement mal/cassé chez vous. D’accord ? Alors croyez-vous que votre douleur au cou est structurelle ou êtes-vous convaincue qu’elle est due à des voies neuronales?
F : Je sens que je suis convaincue. Mais ça fait toujours mal, ça ne s’est pas arrêté.
A : Oui, Oui, D’accord. Alors je veux faire quelque chose avec vous maintenant. D’habitude, quand vous tournez la tête et que ça fait mal, est ce que vous pensez que cette la douleur vient de votre cou ?
F : Oui
A : Mais ce n’est pas le cas. Et le moyen de surmonter cette douleur, c’est essentiellement de vous convaincre vous-même que ces sensations que vous ressentez ne sont pas dangereuses. C’est tout ce que nous voulons faire. Nous ne nous soucions jamais de se débarrasser de la douleur. Nous voulons juste réinterpréter/modifier votre compréhension de ces sensations.
Changer son interprétation en pratique
Est ce que vous pensez que vous pouvez tourner la tête autant que les autres gens ? Est ce qu’on pourrait le quantifier, par rapport à la population générale?
F : Je dirais que je peux la tourner à soixante-quinze pour cent d’une personne normale.
A : D’accord donc un peu moins mais ce n’est pas trop dramatique / grave. Je n’arrive pas à croire que vous m’ayez donné un chiffre aussi précis ! (rires). Donc ce que je veux que vous essayiez, c’est de tourner très doucement votre tête, ça serait ok pour vous de faire cela ? D’un côté puis de l’autre comme ça? Est que c’est vraiment douloureux ? Un peu douloureux ? A quel point diriez-vous que c’est douloureux?
F : Je dirais un trois (sur 10 dans l’échelle de la douleur)
A : Ce qui se passe en ce moment, c’est que votre cerveau interprète la sensation de bouger votre cou de gauche à droite comme dangereuse.
Sensations neutres, « safe »
(s’adressant au public présent) : Je voudrais que tout le monde ici, vous tourniez la tête de 20 degrés (à gauche) – zéro – 20 degrés (à droite). Et j’aimerais que vous ameniez votre attention sur les sensations physiques dans votre cou. Est-ce que vous ressentez quelque chose dans votre cou? Oui bien sûr ! Vous utilisez les muscles de votre cou. Mais la sensation est neutre, n’est ce pas ? Ce n’est pas douloureux. Ainsi ils vivent tous la même expérience que vous dans leur cou. Ils ressentent tous des sensations. La seule différence est que votre cerveau interprète des sensations neutres de cette zone de votre corps comme dangereuses. Et comment le cerveau communique-t-il un danger?
F : De la douleur.
Q : Alors s’il vous plaît, je voudrais juste que vous tourniez la tête de 20 degrés – zéro – 20 degrés et que vous ressentiez la douleur. Laissez la douleur venir. Mais peu importe si la douleur vient parce que nous savons qu’il n’y a rien de mal / cassé / dangereux dans votre cou. Nous ne voulons pas étouffer / éradiquer la douleur. Tout ce qui nous importe, c’est de recadrer votre compréhension de ce qui se passe réellement. Votre cou envoie des sensations / informations à votre cerveau et c’est votre cerveau qui panique : aaaahhhhh… Et la douleur, ce n’est que ça, c’est tout. Mais il n’y a aucun danger dans cette douleur (elle est « safe »).
Et pendant que vous continuez comme ça avec votre cou, rappelez vous que c’est juste un simple étirement doux. Ce que je veux dire, c’est que vous êtes juste en train de tourner votre tête à 75% de ce que peut faire une personne en moyenne ! (rires). C’est bien ça ? Et donc savourez le fait que vous arrivez à tourner le cou, et vous observez juste cette douleur : vous n’avez pas besoin de la fuir, vous n’avez pas besoin de vous en débarrasser, parce que peu importe que vous l’ayez. Comment vous sentez-vous en ce moment ?
F : Je crois que j’ai envie de pleurer… (gênée…)
A : Alors pleurez… Vous êtes en sécurité. Il n’y a rien de mal/cassé/dangereux dans votre cou. C’est juste votre cerveau qui réagit de manière excessive et cela perpétue ce sentiment de danger de faire des dégâts/dommages. Laissez-vous pleurer. Et qu’est-ce que ça vous fait maintenant de tourner le cou et de ressentir de la douleur mais sans vous en soucier, car vous savez que c’est sans danger / safe.
F : ça va bien !
A : Que ressentez vous dans votre cou ?
F : La douleur s’est arrêtée il y a déjà un moment ! (rires d’étonnement). J’ai eu l’impression que quelque chose me quittait, comme un soulagement, la libération de quelque chose. Comment dire ? Je m’accrochais à quelque chose…
A : Qu’est ce qui vous retenait ?
F : La peur. Il n’y a rien de cassé/dangereux en moi.
A : Et vous venez justement de le prouver ! Parce que s’il y avait quelque chose qui n’allait pas structurellement chez vous, vous ne pourriez pas faire disparaître la douleur simplement en changeant votre interprétation de cette sensation.
Mais laissez-moi vous prévenir : ça va revenir.
Et ça va probablement revenir beaucoup. Un fonctionnement de vingt ans ne peut pas disparaître à la légère / facilement. Mais tenez-bon, parce que vous savez maintenant que la douleur ne va pas signifier qu’il y a des dégâts / dommages.
Au public : Pour vous débarrasser de la douleur chronique, tout ce que vous avez à faire est changer votre compréhension de ce qu’est réellement cette sensation. Est ce qu’elle signifie que quelque chose ne va pas dans mon cou? Est-ce que la position assise est vraiment dangereuse pour mon dos ? Ou est-ce que c’est mon cerveau qui réagit simplement de manière excessive à une sensation parfaitement neutre et sans danger = safe?
Et une fois que vous le recadrez / comprenez comme ça, la douleur n’est plus dangereuse.
Vous pourriez ainsi briser vingt ans de douleur chronique, en coupant les bases de son renforcement : la peur.
A Felicia : Et c’est ce que vous venez de faire ! (ils se frappent les poings, ça ne m’étonne pas aux USA, en France un psy qui ferait ça, c’est plus rare…). Applaudissements.
(vidéo extraite gracieusement du film « This Might Hurt », sorti il y a quelques semaines).[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]En supposant que votre douleur provienne des voies neuronales, si vous surmontez votre peur, la douleur disparaîtra. Cela ne sera peut-être pas immédiat, mais elle finira par s’estomper, car vous avez coupé sa source de carburant.
Les formes subtiles de Peur
Mais que faire si vous ne pensez pas avoir vraiment peur de votre douleur … et si c’était plutôt de la frustration ou du désespoir?
Ces émotions semblent être différentes de la peur, mais elles sont en fait équivalentes / du même genre. La peur est une émotion induite par un danger perçu, et elle nous donne l’envie de nous échapper. La frustration et le désespoir conduisent eux aussi à une envie de sortir de notre situation actuelle…
Aussi subtils qu’ils soient, la frustration et le désespoir sont des formes de peur et peuvent maintenir nos signaux de danger activés.
Ainsi, lorsque nous parlons de surmonter la peur, nous incluons la frustration, le désespoir, l’angoisse, l’irritation, la contrariété, la vexation et tout ce qui communique le message: « C’est une mauvaise chose dont je veux m’éloigner. »
Indépendance / Indifférence au résultat : Outcome Independance
Dans la vidéo précédente, Felicia a pu éliminer sa peur autour de la douleur en étant indépendante du / indifférente au résultat. L’indépendance aux résultats, cela signifie que votre définition du succès n’est pas liée à un résultat spécifique.
Je suis tombé sur cette idée d’indépendance aux résultats par hasard. C’était en 2004, j’avais des maux de dos chroniques et je faisais de longues promenades tous les soirs.
Je surveillais constamment mes symptômes : quand la douleur commence-elle? À quelle vitesse s’intensifie-elle? A quel point ai-je mal quand je rentre à la maison?
Si j’avais une «bonne» marche (au niveau du ressenti de la douleur), je me sentais confiant, plein d’espoir et bien dans ma peau. Si j’avais une «mauvaise» marche (donc une douleur forte), je me sentais effrayé, frustré et désespéré. Cela a duré deux ans.
Enfin un jour, j’en ai eu assez.
J’en avais marre que mon humeur, ma vision de la vie et mes impressions pour le futur soient si dépendants de la douleur.
Et c’en était fini pour moi !
J’ai changé ma définition du succès. Une «bonne» marche n’était plus celle avec moins de douleur, c’était celle où je me sentais bien / ok quelle que soit la douleur. Je suis devenu fier de ma capacité croissante à déterminer ma propre humeur. J’ai célébré ma petite victoire / réussite de me sentir bien dans ma peau même lorsque la douleur était forte. Je me suis libéré de la prison de la peur.
Et à ma grande surprise, en quelques mois, mes promenades étaient sans douleur.
Sans même savoir ce que je faisais, j’ai éliminé la source d’énergie de la douleur : la peur.
L’indépendance aux résultats n’est pas quelque chose qui vient facilement. Il est difficile de changer des habitudes profondément enracinées et on vacille / chancèle / rechute souvent. Mais avec de la pratique et de la discipline, avec de l’exposition et de la répétition, vous pouvez y arriver.
Et tout commence par une seule décision: j’ai fini d’avoir peur. »[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]